Le Séga, Danse des Noirs au bord de la mer (à St. Denis) - Album de La Réunion - Saint-Denis

Numéro d'inventaire

1998.8.9.1

Désignation

Le Séga, Danse des Noirs au bord de la mer (à St. Denis)

Désignation

Album de La Réunion

Création/Exécution

Dessinateur

; Lithographe

; 1860

; La Réunion

Auteur

Roussin Louis Antoine

  • Date de naissance04/03/1819
  • Lieu de décèsAvignon
  • Date de décès18/09/1894
  • Nationalité / CultureFrançaise

Imprimeur

; 1880

; Saint-Denis

Auteur

A. Roussin

  • Date de naissance04/03/1819
  • Lieu de décèsAvignon
  • Date de décès18/09/1894

Matière et technique

Lithographie

; Papier vélin

Mesures

Hauteur en cm : 21,8

; Largeur en cm : 30,6

Domaine

Estampe

Description analytique

Cette lithographie d'Antoine Roussin (1819-1894) est extraite de l' « Album de La Réunion » imprimé en 1880.
Cette planche illustre le Séga, danse originaire d'Afrique, dansé par les esclaves puis par les engagés. On peut donc voir ici des engagés en train de danser au son d'instruments de musique (on reconnaît le bobre) et sous les yeux de spectateurs, des colons venus assister à ce spectacle dominical.
P. de Monforand compare cette danse à la " flamme d'un volcan " et voici ce qu'il rapporte à propos de l'évolution du Séga : " Tout ennemi que je vous l'ai fait voir des règles et des conventions, le Séga se modifie pourtant au contact des autres danses bien certainement cadettes : le barbare se civilise. Voyez-le dansé par les nouveau-venus qu'un navire débarquait hier sur le rivage : il est d'une énergie sauvage, d'une vérité saisissante, mais trop peu vêtue ; c'est la traduction encore audacieuse, cynique, d'une passion brutale qui ne songe qu'à ses désirs et s'inquiète peu d'offenser les regards d'un public. Puis comparez à cette farouche simplicité le Séga perfectionné tel que pourront vous le danser quelques jeunes créoles : il s'est transformé sans perdre toutefois son caractère passionné, car alors ce ne serait plus du Séga ; il est maintenant brodé de mille fioritures, nuancé de mille détails ingénieux auxquels ne songeait pas le danseur africain. Les anges ont disparu, le squelette est devenu corps ; les os se sont couverts de muscles, les muscles en chair ; la chair elle-même s'est dissimulée sous des vêtements presque décents. Eh bien ! Je le dis, sans crainte d'être démenti par ceux qui ont pu comparer, le Séga presque nu et si réellement accentué du sauvage de la côte est mille fois moins expressif que le Séga civilisé. Ces tremblements nerveux que l'oeil saisit à peine, ces poses où tout le mouvement et la vie sont passés dans les yeux du danseur et surtout de la danseuse ; ces piétinements contenus, ces gestes passionnés quoique modérés en apparence, ces soupirs haletants qui ont remplacé les sifflements prolongés, tout cela porte un bien autre trouble dans l'âme que la pantomime cynique du Séga primitif ".

Bibliographie

Océan éd.

; Tome 2, p. 95-96

Propriétaire

Département de La Réunion

Gestionnaire

Musée de Villèle

© 2014, Jean-pierre Woaye-Hune, Musée de Villèle