Paul et Virginie - Ile Maurice

1990.44.4

Paul et Virginie

Graveur

; 1795

; France

Descourtis Charles Melchior En savoir plus

• Date de naissance1753
• Lieu de décèsParis
• Date de décès1820
• Nationalité / CultureFrançaise

peintre

; 1795

; France

Schall Jean-Frédéric En savoir plus

• Date de naissance1752
• Lieu de décèsParis
• Date de décès1825

Procédé au repérage

; Aquatinte

; Eau-forte

; Papier

Hauteur en cm : 36,6

; Largeur en cm : 42,1

Estampe

Texte

; b.

; L'heure du souper étant venue, on se mit à table, où chacun des convives, agité de passions differentes, mangea peu et ne parla point. Virginie en sortit la première Paul la suivit bientôt après. Il faisoit [sic] une de ces nuits délicieuses, si communes entre les tropiques ; et dont le plus habile pinceau ne rendoit [sic] pas la beauté, La Lune paroissoit [sic] au milieu du firmament, entourée d'un rideau de nuages que ses rayons dissipoient [sic] par degrés. Virginie apperçut à l'entrée du port une lumière et une ombre. C'étoit [sic] le fanal et le corps du vaisseau ou elle devoit [sic] s'embarquer pour l'europe, et qui, prêt à mettre à la voile, attendoit [sic] à l'ancre la fin du calme, à cette vue elle se troubla. Mme de la Tour, Marguerite et le Vieillard étoient [sic] à quelques pas de là, et dans le silence de la nuit, entendirent distinctement leur conversation après un long entretien, Virginie dit à Paul, " je voulois [sic] que tu m'aidasses à me séparer de moi même jusqu'à ce que le ciel put bénir notre union. maintenant, je reste, je pars, je vis, je meurs : fais de moi ce que tu veux. fille sans vertu ! j'ai pu résister à tes caresses, et je ne peux soutenir ta douleur ! " à ces mots, Paul la saisit dans ses bras, et la tenant étroitement serrée, il s'ecria d'une voix terrible : " je pars avec elle : rien ne pourra m'en détacher " tous coururent à lui. Mme de la Tour lui dit " mon fils, si vous nous quittés [sic], qu'allons nous devenir ? "

Entre l'édition du roman Paul et Virginie de 1789 et 1806, Schall a peint deux séries d'illustrations. Celle-ci, gravée par Charles Melchior Descourtis, est composée de six scènes : la grâce de l'esclave ; Paul et Virginie retrouvés par Domingue ; la visite de M. de La Bourdonnais ; les adieux et le départ de Virginie ; la mort de Virginie et la prière.
La scène représente les adieux et le départ de Virginie. L’héroïne est sur le point de s'embarquer sur le Saint-Géran, visible à droite. Dans une attitude très théâtrale exprimant le déchirement des adieux, elle se retourne vers sa mère qui semble vouloir la retenir. Paul est à côté de son amie pour la soutenir mais pointe son doigt en direction du navire en rade. Les trois personnages constituent un groupe uni, baigné par la même lumière mais où s’affiche une agitation commune rendue par l’attitude des corps, les mouvements esquissés et l’animation des plis des vêtements notamment des robes des deux femmes. Au second plan, Marguerite et le Vieillard assistent compatissant à cette scène douloureuse. Le traitement du paysage témoigne de la même agitation, faisant écho aux sentiments douloureux exprimés par les personnages. Les feuilles du bananier donnent toute son ampleur au geste désespéré de Virginie et la frondaison généreuse de l’arbre qui se trouve derrière lui souligne la charge émotionnelle du drame qui se déroule sous nos yeux.

Musée Léon Dierx

; p.116 à 118

Département de La Réunion

Musée de Villèle

© 2014, Jean-Pierre Woaye-Hune, Musée de Villèle