8 réaux - Piastre au buste dite "busto" - Monnaie

Numéro d'inventaire

1995.39.8

Désignation

8 réaux

Désignation

Piastre au buste dite "busto"

Désignation

Monnaie

Création/Exécution

Emetteur

1773 : entre

1789 : et

Auteur

Empire espagnol

Directeur d'atelier

1782

Potosi

Matière et technique

argent

Mesures

Diamètre en mm : 38

poids officiel en g : 27

Domaine

Numismatique

Archéologie

Inscriptions / marques

Avers

Inscription

Date

·CAROLUS·III·DEI·GRATIA·
1782

Charles III, par la grâce de Dieu

Revers

Différent

Inscription

PTS (lettres imbriquées)

HISPAN·ET IND·REX·PTS·8R· P·R·
PLUS ULTRA (sur Phylactère)

Roi d’Espagne et des Indes, 8 réaux

Description analytique

La piastre c’est d’abord le nom que les Français donnent à la pièce espagnole d'argent de 8 réaux. Depuis le début du peuplement et la mise en valeur de l’île, la piastre circule à Bourbon, introduite par les autorités mais aussi par les marchands et les forbans. Les envois de piastres aux Mascareignes par la Compagnie des Indes furent réguliers et massifs entre 1726 et 1755 et se poursuivent sous les autorités suivantes jusqu’en 1879, date du retrait de toutes les monnaies étrangères (Décret du 2 avril 1879). Le prix de la piastre fut variable ; après la rétrocession de l’île par les anglais en 1815, sa valeur fut fixée à 5,50 francs (Ordonnance du 17 avril 1819).

Acquises par un collectionneur qui ensuite en fera don au musée de Villèle, ces monnaies, remontées de diverses épaves au large de l'île Maurice dans les années 1980 - 1990 par des plongeurs amateurs, ont perdu leur contexte archéologique d’origine.
Cependant, avec l'aide précieuse de Monsieur Yann Von Armin, archéologue et président de la société d'histoire de l'île Maurice, la comparaison du lot déposé au Musée de Villèle avec le mobilier extrait des fouilles menées sur les diverses épaves au large de l'île Maurice permet de rattacher ses objets sans trop de doutes soit au Saint-Géran, naufragé le 18 août 1744, au HMS Sirius, sabordée le 25 août 1810 durant la bataille navale de Grand Port, au Thomas Rickinson, drossé le 27 mai 1843, ou encore au Gustave Edouard qui fit naufrage le 3 octobre 1845.
Ainsi, cette piastre de 1782, frappée en Bolivie, sous le règne de Charles III, roi d’Espagne et des Indes, proviendrait probablement de l’épave du Sirius. Le HMS Sirius était une frégate de cinquième rang de 36 canons de la Royal Navy . Entre 1797 et 1805, le Sirius est engagé dans le maintien du blocus de l'Europe napoléonienne . Elle a été perdue en 1810 lorsque son équipage l'a sabordée après qu'elle se soit échouée lors de la bataille de Grand Port opposant les frégates de la marine française et de la marine royale britannique pour la possession du port de Grand Port sur l' île de France.

Notice rédigée avec l'aide précieuse de Messieurs Philippe Delaygues (numismate) et Yann von Armin (archéologue et président de la société d'histoire de l'île Maurice.

Bibliographie

p. 361

pp. 682 à 687 et pp. 836-837

tome I et II, pp. 682 à 687 et pp. 836-837

Propriétaire

Département de La Réunion

Gestionnaire

Musée de Villèle

© 2021, musée de Villèle, Jean-Pierre Woaye-Hune