Pietà - Triptyque

Numéro d'inventaire

1993.40

Désignation

Pietà

Désignation

Triptyque

Création/Exécution

Concepteur

; peintre

; 1992

; La Réunion

Auteur

Zitte Wilhiam

peintre

; 1992

; pour les panneaux latéraux

Auteur

Du Vignaux Antoine

Matière et technique

Peinture acrylique

; Goni

Mesures

Hauteur en cm : 110,4

; Largeur en cm : 83,2

Domaine

Peinture

Description analytique

"Pietà" est réalisée pour l’exposition" Tet Kaf / Fet Kaf" qui eut lieu au musée de Villèle en 1992. Antoine Du Vignaux et Wilham Zitte présentent à cette occasion plusieurs images du Cafre, convoquant une commémoration et une réflexion sur l’esclavage et ses stigmates. Élément central d’une installation de 3 triptyques occupant chacune des salles de l’hôpital des esclaves, Pietà présente un « Cafre Spirituel » qui pourrait bien être une troisième voie possible, en regard du « cafre fidèle », soumis dans la douleur et l’abnégation, ou du « cafre rebelle » dont les armes attisent des braises encore incandescentes.

Peinte sur la même toile de jute qui transportait les produits de l’esclavage qu’étaient le café ou le sucre, la Pietà de Zitte affiche clairement le métissage de sa créolité et la simplicité de ses origines. Ses genoux soutiennent deux corps inertes entremêlés, l’un en citation du Christ de la Pietà de Michel-Ange, l’autre, plus robuste et ancré, plus anonyme, comme pour mieux ramener ici-bas cette douleur incarnée par un martyr déjà éthéré.

Les nombreux repentirs qui font basculer les jambes de la Mère d’un fils à l’autre semblent vouloir tout prendre "à bras le corps", ne rien oublier de cette accumulation de l’histoire et des événements qui pourtant s’effacent, de l’assemblage culturel qui construit le Créole, individu né de toutes ces strates et toujours en devenir.

De part et d’autre de la scène, deux panneaux abstraits réalisés par Antoine Du Vignaux encadrent le panneau central à la manière d’un décor pompéien, clin d’œil à ces fresques comme autant de traces partielles d’une civilisation ancienne que l’on redécouvre au gré des fouilles archéologiques. Les lumineux effets de matières, débordant du cadre, donnent une respiration à l’ensemble, une fenêtre encore ouverte sur un passé enfoui, une autre sur un avenir à écrire.

L. E.

Propriétaire

Département de La Réunion

Gestionnaire

Musée de Villèle

© 2017, Jean-Pierre Woaye-Hune, Musée de Villèle

Droits de diffusion/représentation© 1992, Antoine Duvignaux