Paul et Virginie : grâce de l'esclave - Ile Maurice

Numéro d'inventaire

1990.44.1

Désignation

Paul et Virginie : grâce de l'esclave

Création/Exécution

Graveur

; 1795

; France

Auteur

Descourtis Charles Melchior

  • Date de naissance1753
  • Lieu de décèsParis
  • Date de décès1820
  • Nationalité / CultureFrançaise

D'après

; peintre

; 1795

; France

Auteur

Schall Jean-Frédéric

  • Date de naissance1752
  • Lieu de décèsParis
  • Date de décès1825

Matière et technique

Aquatinte

; Eau-forte

; Procédé au repérage

; Papier

Mesures

Hauteur en cm : 36,6

; Largeur en cm : 42,1

Domaine

Estampe

Inscriptions / marques

Texte

; b.

; Un jour, au lever de l'aurore, une négresse Maronne se présenta sous les bananiers qui entouroient [sic] l'habitation de Virginie. Elle se jeta a ses pieds, et lui dit : "ma jeune Demoiselle, ayez pitié d'une pauvre esclave fugitive, il y a un mois que j'erre dans ces montagnes demie morte de faim". Virginie, toute émue, lui répondit : "rassurez-vous infortunée créature ! mangez " ; et elle lui donna le déjeuné de la maison, la voyant rassasiée, elle lui dit : "pauvre misérable ! J’ai envie d'aller demander votre grâce à votre maître" ; elle appela son frère et le pria de l'accompagner. Enfin vers le milieu du jour, ils arrivèrent sur les bords de la rivière-noir. Ils aperçurent là une maison bien bâtie, des plantations considérables et plusieurs esclaves occupés à différents travaux. Leur maître se promenait au milieu deux [sic]. C'étoit [sic] un grand homme sec olivat(...) aux yeux enfoncés et aux sourcils noirs et joints. Virginie, toute émue, tenant Paul par le bras s'approcha de l'habitant et le pria pour l’amour de dieu de pardonner à son esclave. L'habitant ne fit pas grand compte de ces deux enfants pauvrement vêtus ; mais quand il eut remarquer la taille élégante de Virginie, sa belle tête blonde et qu'il eut entendu le doux son de sa voix qui trembloit [sic] en lui demandant grâce, il ôta sa pipe de sa bouche et levant son rotin vers le ciel, il jura par un affreux serment qu'il pardonnoit [sic] à son esclave non pas pour l'amour de dieu mais pour l’amour d'elle.

Description analytique

Entre l'édition du roman Paul et Virginie de 1789 et 1806, Schall a peint deux séries d'illustrations. Celle-ci, gravée par Charles Melchior Descourtis, est composée de six scènes : la grâce de l'esclave ; Paul et Virginie retrouvés par Domingue ; la visite de M. de La Bourdonnais ; les adieux et le départ de Virginie ; la mort de Virginie et la prière.
Le premier épisode représenté ici est celui où Paul et Virginie demandent la grâce de l'esclave marronne. Cette scène s'organise autour d'un décor végétal où se mêlent des plantes de milieux arides comme le cactus et d'autres de milieux plus humides comme le bananier, les songes et des cocotiers. L'artiste représente une végétation exotique sans se soucier de la répartition géographique de ces plantes qui ne vivent pas dans le même contexte environnemental.
On voit sur l’image la présence d’un arbre que l’on peut interpréter comme étant « la transposition exotique de l'Arbre de justice de Saint-Louis » (T.-N. Tchakaloff). Dans une attitude totalement soumise, l'esclave marronne est agenouillée devant le colon. Celui-ci se tient debout, brandissant dans la main droite un bâton évoquant la dureté du traitement réservé aux esclaves, et dans la main gauche, une pipe faisant allusion ainsi à la culture du tabac. A droite, Paul et Virginie, visiblement peu rassurés par le colon, demandent la grâce de l'esclave. En arrière plan, d’autres esclaves s’activent pour se consacrer à leurs activités agricoles ou domestiques.

Bibliographie

Musée Léon Dierx

; p.113-114

Propriétaire

Département de La Réunion

Gestionnaire

Musée de Villèle

© 2017, Jean-Pierre Woaye-Hune, Musée de Villèle